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Poussière demain

Olivier Morattel Editeur, 2018

13x20.5 cm

316 pages

ISBN 978-2-9562349-1-3

CHF 31.50

Le narrateur, Amadou ou Amador, conte ses aventures avec ses demi-sœurs Sybille et Alexandrine au cœur de l’Europe, des Alpes, en Suisse.

 

Las du système, fertiles en ruses, ils vont étudier durant quelques mois la répartition des beuses de vache dans des pâturages, en recherchant l’ordre qui gouverne leur place dans l’univers, étude chichement financée par une fondation scientifique. Vivant et travaillant à l’écart, anars joyeux et curieux, les trois jeunes héros vont évoquer durant les journées, les soirées et les nuits d’automne, avec les personnages qu’ils rencontrent et les hôtes mystérieux de ces contrées sauvages, l’histoire singulière de l’Europe, ses constantes relations avec les bovins, depuis qu’Europe, princesse phénicienne mythique fut séduite par Zeus métamorphosé en taureau blanc, l’évolution de l’humanité et de la vie terrestre, interpellés régulièrement par Arachné, l’araignée qui voit tout. Ils se réfèrent autant à Ovide, aux mythes indo-européens et leurs représentations dans la peinture qu’aux séries télévisées.

On pourrait voir dans ce roman une histoire de famille décomposée et recomposée…ou alors une tentative de revaloriser les humbles, les petits, les défavorisés, les oubliés de l’histoire, les invisibles, que ce soit les personnages mythiques, les créatures des bois : elfes, dryades, naines et nains, etc…les minuscules, collemboles, tardigrades, bryozoaires, les migrants, serbe, polonais, turc, les marginaux, vieux de la montagne, guérisseuse, les hôtes de la poussière, acariens et autres animalcules..

Des doctorantes et le narrateur tentent de trouver un système pour définir la position des beuses dans les pâturages, aléatoire ou correspondant à quelque représentation. Ils vont au fil des semaines relativiser cette question qui leur paraît à la fois dérisoire et pourtant essentielle dans la mesure où la mission de l’humain est sans doute de chercher du sens, d’imaginer des interprétations du monde, d’être chercheur, poète, rêveur, tisseur. Et bientôt leur modèle est Arachné et ses filles tisserandes, issues de la mythologie grecque qui a traversé l’art et la littérature occidentale. Occident qui est le nom de l’Europe, dont l’une des étymologies, orientale, serait erebe, couchant, nuit et l’autre hellénique signifierait aux larges yeux.

Ils abordent tous les sujet s avec amour et humour, non sans ironie et si la société contemporaine semble critiquée et fuie, on put lire un amour de la vie sous toutes ses formes et une tentative de relier tout le vivant par l’érotisme, par le recours à tous les sens, l’intuition sans renier les intelligences protéiformes. C’est un éloge de la perception de chaque créature par chaque créature, que ce soit pour être dévoré, pour la dévorer, pour copuler ou simplement pour échanger un regard, une image dans l’instant.   

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